<< Accueil << Page précédente

Et si le monde paysan , réputé archaïque et conservateur,commençait à incarner la vraie modernité ? Telle est bien la question qu'a posée l'extraordinaire écho rencontré depuis l'été 1999 par l'action symbolique du "démontage" du Mac Donald's de Millau : cette initiative de la Confédération paysanne visait à dénoncer la "malbouffe" produite par l'agriculture industrielle et la mondialisation incontrolée.
Mais elle était aussi porteuse d'une alternative celle d'une "agriculture paysanne" proche des préoccupations des consommateurs. C'est cet espoir qu'incarne aux yeux des médias José Bové,éleveur de brebis du Larzac, incarcéré à la suite de l'action de Millau et libéré à l'issue d'une étonnante campagne de mobilisation à l'échelle internationale. Pour autant, il est loin d'être le seul dans son combat.
Avec François Dufour, porte parole de la Confédération paysanne,il s'en explique dans ce livre- évènement.
Revenant sur l'été 1999, ils racontent,de façon très vivante, comment ces actions s'inscrivent dans le mouvement engagé depuis plus de vingt ans par un nombre croissant d'agriculteurs : ceux qui ont rompu avec le productivisme à outrance prôné par l'Union européenne, qui refusent la désertification des campagnes et la surproduction de viandes, de fruits et de légumes sans goût ou immangeables.
Surtout, ils explorent les voies de l'avenir : produire mieux et autrement; créer de nouveaux emplois paysans ; préserver l'environnement et les ressources naturelles. Et les moyens d'y parvenir : par l'alliance paysans-consommateurs-écologistes, déjà mobilisés contre les organismes génétiquement modifiés : et par la prise de conscience internationale,dont les ONG du monde entier - au premier rang desquelles la Confédération paysanne - ont donné un coup d'envoi spectaculaire à Seattle, lors du sommet de l'Organisation mondiale du commerce.
José Bové, agriculteur dans l'Aveyron, est membre de la confédération paysanne.
François Dufour, agriculteur en Normandie, est secrétaire national et porte parole de la Confédération paysanne.
Gilles Luneau, journaliste indépendant, est spécialiste des questions agricoles et rurales au Nouvel Observateur et à Challenges. Il est l'auteur de Les nouveaux paysans (Le Rocher, 1997)

228 p, 95 F, 14,48 € Editions La Découverte ISBN 2-7071-3206-3

EXTRAIT :

Le malbouffe exprime 3 aspects :
- l'aspect culturel : l'alimentation standardisé, le goût uniforme
- l'aspect santé : la sécurité alimentaire, les hormones, antibiotiques, pesticides, OGM
- l'aspect économique : le paysant devient un producteur industriel.

La création du marché commun agricole en 1957 et les lois d'orientation agricole de 1960 et 1962 devaient répondre à des OBJECTIFS :
- atteindre l'autonomie alimentaire de l'Europe
- fournir des denrées au plus bas prix
- protéger de la concurrence du marché mondial un certain nombre de produits agricoles européens : céréales, sucre, lait, viandes et vins
- assurer aux agriculteurs la parité de revenus avec les citadins.
Une modernisation calquée sur le modèle industriel : spécialisation et concentration des exploitations, création des filières de production, mécanisation, standardisation, manipulation du vivant, productivité, productivisme

COMMENTAIRES :

L'autosuffisance alimentaire atteinte, le système est détourné vers la réussite de sa propre survie :
rentabiliser, produire, capitaliser, toutes les lois de l'accumulation intensive.
On oublie le paysan, le consommateur, la santé au détriment de l'enrichissement des groupes chimiques et agro-alimentaires.

La technique "maïs-soja-béton" : faire du maïs, rajouter du soja en complément pour nourrir des animaux qui restent toute l'année dans une étable moderne avec des fosses à lisier.

Dans ce système marchand, ne sont tolérés à subsister que les secteurs marchands :
- En agriculture, les graines doivent être rachetées tous les ans, la culture vivrière est déconseillée,
- Dans les services publics privatisés : le service sera rendu convenablement aux clients solvables,
- Dans le domaine du vivant : la particule élémentaire de la vie (la molécule de l'ADN) peut faire l'objet d'un brevet.
Le monde est-il une marchandise ?

SOMMAIRE :

I. DEUX PAYSANS DANS LA BAGARRE

1. McDo, face Bové
McDo, un symbole
Une réaction disproportionnée
Soutiens et tentatives de récupération
L'expérience de la prison

2. McDo, face Dufour
" Un million de francs de dégâts "
Une " ferme de l'avenir " à Deauville
Répression syndicale
Solidarité tous azimuts

3. José et François : trente ans de discrétion

José : l'ancrage du Larzac
La subversion " naturelle "
Le Larzac, un laboratoire
François : la Normandie au coeur
Le refus du productivisme
La fondation de la Confédération paysanne

II. LES DÉGÂTS DU PRODUCTIVISME

4. Aux origines de la malbouffe

Standardisation des aliments et uniformisation du goût
De l'autosuffisance à l'agro-exportation
L'usine à la campagne : "révolution silencieuse" ou "révolution pernicieuse " ? Une plante fétiche
De l'idéalisme productiviste de la JAC au mal-vivre d'aujourd'hui
La première rupture
Productivisme et syndicat unique
La crise des coopératives

5. Les dérives de l'agriculture industrielle

Dopage à la ferme
Les OGM : hold-up sur le vivant
Une technique de domination
Les dérives de la recherche agronomique
L'inquiétude des consommateurs
Vaches folles de la folie des hommes
Les ambiguïtés d'un embargo

6. L'agriculture contre l'environnement ?

Volailles et porcs : les dégâts du " modèle breton"
Le poids des lobbies
Sortir de la surproduction

II. ON PEUT CHANGER LE MONDE

7. Territoires en partage
Des paysans au service de la nature
Les paysans, pivots de l'espace rural
La terre à ceux qui la travaillent ? L'expérience du Larzac Quelle relève ?
L'agriculture paysanne
La campagne au masculin pluriel

  Le site de la Confédération Paysanne = très bons dossiers pour comprendre les enjeux sur l'OMC, les OGM.

 

 

<< Accueil | << Page précédente | Début